mot ovale , mot opale
mot corail
mot qui montre ses entrailles
mot orangé, mot irisé
mot de perles rangées
mot récif, mot pensif
mot rocher, mot aiguisé
mot bleu, mot nous deux
mot qu'on tarde à prononcer
mot jaune , mot de blé
mot de vent en été
mot flocon, mot glacé
mot qu'on jette sans penser
mot qui lie, qui délie
mot ficelle et mot lacet
mot caché dans tes cahiers
mot tracé , souligné, mot chanté
mot qui glisse d'un papier
mot qu'on rattrape, mot qui dérape
mot qu'on récite, mot anthracite
mot gris foncé, mot charbon
mot carton, mot froissé
mot flamme , mot femme
mot épelé, mot de verre
mot de pluie , mot qui dit
juillet 2015
Ding ,Dong
Ding, dong comme un jeu de ping pong
les balles de la pluie se trimbalent
sur mes doigts
Ding, dong, c'est le mot qui boudait
qui réapparaît, dans ma voix
Ding, dong cet enfant capricieux
qui me fait les yeux bleus
et me prend
dans ses bras
Ding, dong il sonne à ma porte
et son rythme m'emporte
des milliers de fois
Ding et pourquoi pas Dong
ce n'est pas chinois, mais le mot
rebondit comme
un petit pois !
J’aime · ·
c'est une maison avec des tas de portes, mais personne ne franchit le seuil
c'est une pièce avec des tas de fenêtres et pas de ciel à traverser
c'est une danse sans cavalier , une phrase sans verbe , un mot perdu dans la mêlée
l'absence c'est un mot qui signifie un banc où personne ne s'assied , dans un parc déserté
un réverbère qui éclaire des pas qu'on croit entendre, mais qui n'arrivent jamais .
un étranger dans une ville , une lettre inachevée , un mot qui n'est pas prononcé .
L'absence, deux lignes parallèles qui ne se croisent jamais , un regard lancé par la vitre d'un train qui disparaît , une épaule nue , un sourire fané .
Et puis vient l'être aimé , une cascade de rires , le ciel a de nouveau un sens ..
La plume plonge dans l'encrier et se remet à tracer..
Femme démunie, pauvre, errante
Femme riche et aimante
Femme au delà des ruelles, quémandant
Eparpillant la terre sous ses semelles
Femme de rubis, étincelante, bégayante
s’accrochant aux mots comme à un bateau
Et posant l’ancre, s’amarrant à la nuit
Femme nue, femme d’un soir
Femme aux mille pouvoirs
Femme incessante
Incessante femme
Qui se noie et rigole
Se jetant de mille ponts
A chaque fois naissante
Femme rubis
Femme clinquante
Femme dépouillée
Et femme criante de vérité
Femme sans savoir qui tu es
Femme pourtant dans les yeux de l’aimé
Femme de baisers et femme d’oubli
Femme par ricochet et femme de galets
Femme de sable , blonde aux mille mondes
Femme hirondelle portant la nuit dans ses ailes
Femme brûlée, femme en exil
Femme raturée , femme jetée de tes cahiers
Et femme respirée, femme d’un geste qui renaît
Femme qui s’écrit, femme qui se lit
Femme qui se boit jusqu’à la lie .
aida hamza
Donne moi à boire, j’ai soif
Soif jusqu’à l’ivresse
Donne moi à voir, à entendre
Et à croire
Donne moi à effleurer tous les mots
Que je tais
Arrache ces silences un à un
Comme les herbes folles
A l’entrée de tes pas
Je dis à boire
Et le vent répond à ce soir
Je tiens le fil bleu de tes yeux
Et je marche jusqu’à toi
Tu es à l’envers de ma voix
Je ne te retrouve pas
Je dis j’ai faim
Et le vent répond à demain
Reviens ou pars comme l’oiseau
Déchirant le ciel
De ses ailes
Reviens ou glisse
Comme un danseur
Un derviche tourneur
Pars comme un nomade
Que le sable balade
Va donc comme la barque
Du pêcheur, un peu dans les profondeurs
Pars mais revient
Comme reviennent les heures
Reviens, comme un refrain
Comme une rime
Comme la vague qui s’abime
Et nous porte plus loin
Reviens ou pars
Un peu comme une histoire
Va jusqu’à la source
Et donne moi à boire
Boire jusqu’à l’ivresse
A l’étoile qui brille
Dans mon verre où se pressent
Le jour et la nuit .
Le 12 mars 2012
Tu es l’autre
Un autre que toi pourrait m’aimer, un autre
Un autre que toi pourrait me parler, un autre
Un autre que toi à aimer, un autre
Un autre qui ne serait pas toi
Un autre que je ne laisserai pas tout savoir de moi, un autre
A qui je ne donnerai pas tous mes regards, toutes mes voix, un autre
Je referai le chemin et pourtant tu es celui là
Et tu es l’autre
Et tu es tous ceux, à la fois que j’ai aimé
Les mêmes mots d’un autre, ou d’autres mots
Tu es l’autre .
aida hamza
juillet 2011
le conte "Mahbouba la coccinelle gourmande" a été étudié en classe de l'école primaire Ennassim de Radès
le travail autour de cet ouvrage était monumental , les enfants ont travaillé autour du texte de mille manières , sous forme de questions , de devinettes , de mots fléchés , de dessins .Ce qui révèle que le conte a été bien assimilé , les données scientifiques concernant les insectes ont été captées .Quand on donne la possibilité aux enfants de s'épanouir ils font dess miracles .
/ 0
"Une heure de la vie d'une femme",de Aïda Hamza un opus qui a valu à son auteur le prix Découverte 2011 des assurances Comar. Aïda Hamza y évoque, à travers le prisme du processus relationnel, la métaphore de l'union sociale et civile qu'est l'institution du mariage, le rapport avec soi et avec l'autre pour mieux se connaître peut-être, pour mieux se situer...
Un sujet somme toute ordinaire, mais Aïda Hamza l'enveloppe par sa capacité de disséquer les mots, de les décortiquer en autant d'images et d'univers. Elle nous parle de ce chercheur d'or, de ces billes qui brillent de milles lueurs, du berger et des papillons...
Une heure de la vie d'une femme nous plonge dans la quête de Selma qui essaye d'aller vers l'autre, d'assouvir cette faim qui la dévorait, celle de ne pas avoir reconnu son passeur, sa moitié avec laquelle elle verra mieux, comme l'écrit l'auteur.
Et c'est en ces termes que cette dernière clôt ce voyage : « Prenez soin de vos moutons, que vous soyez berger ou homme bleu, que vous aimiez le désert ou le mystère des forêts. Prenez soin de votre métier, que vous soyez dentiste ou mécanicien. Regardez le bleu du ciel et son immensité et laissez vivre en vous la bergère ou le chamelier. Soyez à l'écoute du monde et de ceux qui vous entourent, sans peur et sans préjugés. Laissez-vous emporter par votre méhari à travers les déserts de sable, jusqu'à l'étoile qui brille, pénétrez le silence avec délice, pour mieux percevoir les bruits du monde. Laissez votre cœur battre, parler et chercher. Suivez le cours des billes de votre enfance, les billes rondes et lumineuses, les billes qui roulent sur le chemin. Et quand la situation vous dépasse, regardez les petits papillons voler bien haut, les papillons de toutes les couleurs, les papillons aux ailes translucides! Le temps de voir le monde avec plus de clarté, puis retombez sur vos pieds et ouvrez grand les bras pour y percevoir tout l'univers...».
